jeudi 16 décembre 2010

Les flammes d'Ormata

Le garde courait le long du couloir. Mû par l'adrénaline, il remontait les ailes du palais réservées aux chambres des gardes impériaux, aucune sensation de fatigue ne venant l'habiter. La terreur de l'attaque soudaine lui fit encore augmenter l'allure de sa course.
L'alerte avait été donné moins de cinq centimes plus tôt. En plein milieu de la nuit, seuls certains gardes étaient éveillés, rôdant dans les couloirs du Palais. Cela faisait bien longtemps qu'Ormata n'avait pas subi d'attaque directe mais cette patrouille, constituée de gardes d'élites ayant servi plusieurs années sur le front, restait vigilante. La capitale restait un des centres décisionnels les plus puissant de tout Argonis et il n'était pas rare que certains espions des états voisins tentent de s'infiltrer. Mais dans l'esprit du garde, une attaque organisée n'était pas envisageable.
Pour autant, un groupe d'une cinquantaine d'hommes en noir avait pénétré par l'aile Ouest du Palais, sans alerter la garde extérieure, qui patrouillait jour et nuit sur les immenses murailles. L'entraînement de la Garde Impériale avait permis de contenir pour un temps cette attaque surprise mais le nombre d'intrus était si grand et leur entraînement si accru que même la totalité des gardes de nuit aurait probablement quelques difficultés à venir à bout de cette menace.
Le soldat, tout juste réveillé, avait été détaché de son unité -habituellement affectée à la surveillance de jour du Palais- et envoyé vers la Citadelle pour prévenir ses résidents de cette incursion surprise, alors que le reste des hommes, eux aussi à peine sortis de leur sommeil, se dirigeaient vers la zone d'affrontement.
Alors qu'il arrivait enfin au couloir reliant la partie basse du Palais à la Citadelle, deux hommes en noir lui barrèrent la route, des cimeterres longues de plus d'un pas dans les mains. Les individus à la peau basanée, typiquement Mhâlatans, sourirent de toutes leurs dents, qui tranchaient nettement avec leur teint.
Le garde impérial réalisa soudain l'ampleur de la catastrophe. Ce n'était pas un groupe mais deux (peut être plus, il ne le savait pas encore) qui avaient pénétré au sein du palais. Au minimum deux de ce qu'il avait pu constater. Cherchant mentalement un moyen de contourner les assassins pour atteindre une autre entrée, il réalisa que si cette entrée était barrée, les autres devaient probablement l'être aussi.
Soudain, une odeur inhabituelle parvint aux narines du soldat. Le feu. Un incendie s'était déclaré à quelques dizaines de pas de là. Les Mhâlatans cherchaient apparemment plus qu'une simple invasion du Palais. Ils cherchaient sa destruction.
Le temps lui manquait. Alors que les flammes venaient maintenant envahir le couloir derrière lui, il réalisa qu'il n'avait plus d'autre choix que de passer au travers de ses deux ennemis. Sans réfléchir plus avant, il fonça sur les deux hommes en poussant un cri de rage. L'un des deux hommes en noir, pris de cours, n'eut pas le temps se de mettre en garde alors que le soldat Ormatien arrivait à leur niveau. Ce dernier para une attaque au flanc du premier homme et bouscula le deuxième avec l'épaule. Il sentit son articulation se démettre et poussa un cri de douleur, tout en continuant à courir le long du couloir, poursuivi par les deux assassins.

lundi 22 novembre 2010

Une équipée impromptue - 3

N'y tenant plus, Kamli balaya d'un geste de la main les répliques qui sortaient de la bouche de Will en un flot presque ininterrompu. Ce dernier se renfrogna, puis fit une révérence outrageusement basse en priant à Kamli de l'excuser pour son impudence.
Comme à l'accoutumée, le jeune archer ne prêta guère attention aux facéties de son ami et s'adressa directement à Lara.

"Je pense que l'on a tous beaucoup de question à se poser les uns les autres mais cela attendra notre retour au Palais. Il y en a juste une essentielle qui me vient à l'esprit : qui est cette jeune femme ? débuta t-il en pointant du doigt la Mhâlatane inconsciente.
- Je n'en ai aucune idée, admit Lara. Cela faisait un long moment que je la suivais. Elle n'a rien d'une espionne, j'en suis certaine. Je m'apprêtais à la contourner pour vous rejoindre quand j'ai entendu ce bruit sourd en direction de notre point de ralliement. J'ai supposé qu'elle se dirigerait vers vous à cause de ce son et j'ai décidé qu'il valait mieux la capturer."

Kamli s'apprêtait à répondre, mais son attention fût détournée par le regard insistant de Will sur la Mhâlatanne, ce dernier ne semblant pas prêter attention à la discussion qui se déroulait.

"Quelque chose ne va pas Will ? demanda le jeune homme blond.
- Je ... Je ne sais pas. Je ne la vois pas. C'est la première fois que cela m'arrive répondit-il.
- Qu'est-ce que tu veux dire ? Tu la dévisages depuis tout à l'heure.
- Non, je veux dire, je ne vois pas son Esprit."

Lara et Kamli échangèrent un regard effaré. Toujours très certain de ses talents, Will révélait très difficilement des échecs aussi cuisant. Percevant leur étonnement, l'épéiste s'empressa d'ajouter, un air grave sur le visage :

"Il faut la ramener avec nous Kamli, cette femme est unique. Le Conseil des Arcanes voudra l'examiner, j'en suis persuadé.
- On ne peut pas Will, elle nous fait courir un trop grand danger, nous devons la laisser là, répondit Kamli.
- Pour qu'elle raconte aux autorités ce qu'elle a vu ? De plus, ajouta t-il en lançant un regard au corps désarticulé contre le rocher, s'ils ne voient pas leur espion revenir, ils vont se douter de notre incursion. Si ce n'est déjà fait."

Kamli et Lara comprenaient à quoi faisaient référence Will. Une présence avait pris le contrôle de l'espion Mhâlatan pendant l'interrogatoire du mentaliste et ce dernier était persuadé d'avoir été repéré.
L'archer blond organisa ses pensées à une vitesse fulgurante, soulevant mentalement les problèmes, les dangers encourus et prenant compte de chacun des éléments à leur portée.

"Très bien, nous l'emmenons, finit-il par conclure. Le portail vers Ormata devrait s'ouvrir dans quelques cadrans seulement. Lara et moi nous allons monter la garde pendant que tu étudies cette jeune femme. J'ai un mauvais pressentiment. Nous devons au plus vite faire part à l'Empereur de l'arrivée de cet homme mystérieux à la cours d'Altrâkh'An. Je suis persuadé qu'il est la cause de ses décisions erratiques."

Will se dérida légèrement et dit d'un ton enjoué :

"Personnellement, je suis plus motivé par le repas qui nous attend, je ne supporte plus la cuisine de ce pays. Mhâlata a tellement d'épices qu'elle pourrait prendre feu spontanément. Il me tarde d'avoir un met digne de ce nom."

Kamli et Lara échangèrent un regard entendu et s'en allèrent vers leur position de guet respective.

Maintenant seul, l'épéiste ajouta à lui-même

"... et des amis drôles dignes de ce nom."

mercredi 13 octobre 2010

Une équipée impromptue - 2

Will ouvrit de nouveau son sac à bandoulière, et en sortit cette fois-ci un objet enveloppé délicatement dans un fouloir de soie d'un ton gris, une ficelle de rafia grossièrement nouée de façon à présenter une allure de présent. Il tendit ce qui s'avérait être le cadeau de Lara à cette dernière puis le déposa au creux de ses mains.
Lara tira délicatement sur une extrémité du fil, le noeud se délaça doucement puis finit par se défaire. Le foulard se déplia seul, laissant découvrir une dague d'un demi pas de long, dont la garde magnifiquement décorée étincelait de divers gemmes toutes plus précieuses les une que les autres.
Lara soupesa l'article d'une main experte, la manipula avec agilité entre ses doigts délicats et admira les divers élément de joaillerie qui s'alliaient divinement à la lame de métal, parfaitement aiguisée.

"Merci William, cette dague est absolument merveilleuse. Je n'en ai jamais vue de telle. Elle est si légère, j'ai presque peine à croire qu'il s'agisse de métal
- En fait il s'agit d'un alliage utilisé uniquement pour la conception des armes royales. J'ai réussi à m'en procurer une grâce à un marchand zélé sur le marché noir. La lame est à la fois légère et bien plus résistante que n'importe quel autre métal, et elle ne s'use ni ne s'émousse. Elle est un peu à ton image : extrêmement délicate au premier abord, mais efficace et assassine s'il le faut."

Kamli eut un petit rire sarcastique et s'empressa d'ajouter :

"Certains n'ont même pas le temps d'apercevoir son physique agréable"

mardi 5 octobre 2010

Une équipée impromptue - 1

Alors que Lara pénétrait dans l'espace convenu auparavant avec ses deux compatriotes, elle découvrit une scène pour le moins étrange. Ses deux amis étaient en train de discuter vivement, mais toujours silencieusement, encadrant un homme inanimé et ensanglanté, le corps avachi contre un gros rocher qui saillait du sol verticalement.
Elle se permit de se râcler la gorge discrètement, ce qui eut pour effet de faire sursauter les deux protagonistes.

Kamli et Will eurent eux aussi un choc en découvrant Lara, toujours aussi rayonnante, mais avec un détail qui ne pouvait en aucun cas passer inaperçu. Elle portait sur ses épaules une jeune femme frêle, dont les traits étaient typiques d'un individu du pays.
Tel un gibier qu'elle aurait tout juste abattu, les bras de la femme pendaient, toute conscience ayant quitté son corps.

Après un instant de flottement, Kamli éclata d'un rire franc, ce qui surprit encore plus William. Lara rejoignit ses deux amis, déposa délicatement la Mhâlatane et prit successivement les deux hommes dans ses bras. La vigueur de son accolade traduisait toute la tension des derniers jours qui se libérait enfin, alors qu'elle découvrait que les deux espions étaient sains et saufs.
Fort de leurs retrouvailles, ils se ne purent tenir plus longtemps sans échanger quelques mots sur leur expéditions.
Quand ils eurent fini de raconter brièvement leur périple au sein de la capitale ennemie, s'attardant sur les moments les plus décisifs, Lara pointa du doigt le cadavre qui se trouvait à leur pied d'un air inquisiteur, alors que Kamli en faisait de même pour la jeune femme inconsciente. William, apparemment très impatient, balaya leurs questionnements d'un geste et déclara avec enthousiasme qu'il avait une surprise pour eux.

Kamli ne fut pas particulièrement étonné de cette déclaration. Depuis longtemps, Will avait pris pour habitude de ramener ce qu'il appelait avec décontraction des "trophées", qui correspondaient le plus souvent à des vols éhontés. Ainsi, l'homme brun usait très souvent de ses talents de magicien afin de tromper divers commerçants, hommes de rue, gardes, qui lui offraient des objets qu'ils n'auraient probablement jamais donné en temps normal.

Il fouilla dans son sac et sortit péniblement trois petites pyramides de couleur différentes qu'il posa par terre, aux pieds de Kamli. Tout d'abord, Lara et ce dernier échangèrent des regards interloqués, n'ayant jamais vu de tels objets. Les pierres verte, rouge et bleue s'illuminèrent, et ils purent constater que des inscriptions travaillées avaient été gravées au sein des objets. William s'avança au sein du périmètre formé par les pyramides et Lara eut un hoquet de surprise. Il venait de disparaître sous leurs yeux, sans aucune forme de préavis. Depuis l'endroit où devait se trouver William, sa voix s'éleva, s'écriant avec gaieté :

"Crois moi, celui là c'est mon plus beau trophée. Je l'ai subtilisé au voleur le plus célèbre de tout Karaâmad'jah"

L'espion réapparut enfin après quelques secondes et s'empressa d'indiquer à Kamli qu'ils étaient maintenant à sa disposition, un grand sourire venant trancher son visage jeune. Après quelques remontrances sur la dangerosité de ce genre de vol, Kamli sut apprécier à sa juste valeur le présent que venait de lui faire son ami de toujours. Sans même essayer l'artefact, il entreprit de ranger avec soin les pyramides dans son sac, jetant des regards intrigués aux inscriptions qu'elles portaient. William savait qu'il s'agissait là de deux cadeaux, car dans les jours à venir, il était persuadé que l'espion chercherait à déchiffrer la signification de telles écritures.

samedi 8 mai 2010

La dénomination en Terre Mhâlatane

Chaque individu naissant en Terre Mhâlatanne se voit attribuer un prénom, qui peut naître de l'imaginaire des parents de l'enfant ou peut s'inscrire dans une lignée particulière (on peut par exemple compter plusieurs individus portant le même nom dans une famille, notamment dans les familles royales).
Cependant, à l'âge de 12 ans, tous les enfants se voient décerner par leurs parents une particule supplémentaire, qui vient s'apposer après le nom. Généralement un adjectif, cet ajout a le mérite de pouvoir différencier plusieurs individus portant le même nom très facilement et de donner d'emblée un trait de caractère remarquable de la personne en question.
Par exemple, le mot "An" (de Altrâkh'An) signifie "belliqueux", l'adjectif "Mi" signifie "Sagace" etc.

Immixtion

Nora'Mi avançait avec hâte au sein de la Petite Forêt, tournant et virant à chaque intersection avec une facilité déconcertante. Elle ne craignait plus réellement les dangers contre lesquels la mettait en garde ses parents. A bientôt 22 ans, elle n'aspirait qu'à une chose : une once de liberté. Ses rares ballades en forêt étaient devenus les seuls instants où elle pouvait faire absolument tout ce qu'elle souhaitait et cette solitude, bien que pesante parfois, lui permettait de prendre du recul sur sa vie, d'imposer un arrêt sur son existence et de contempler le chemin parcouru.
Et le constat qu'elle faisait, inlassablement, n'était guère reluisant. Elle vivait depuis toujours dans les faubourgs les plus reculés de Karaâmad'jah avec sa famille, une petite tribu de cinq individus : ses parents, commerçants sur le déclin, et ses deux plus jeunes frères, Kiwil'Su et Nor'Ib. Etant l'aînée, elle avait toujours eu une responsabilité supplémentaire par rapport à ses frères, s'occupant des tâches ménagères avec l'aide de sa mère et de la tenue du commerce familial de très rares fois.
Ses parents avaient déjà remarqué ses remarques pertinentes, son sens aiguisé de la réflexion et de l'introspection, mais il ne pouvait promettre un avenir à leur fille tel qu'elle le désirait. En tant qu'aînée, elle pouvait prétendre à la succession de ses parents à la tête du commerce mais elle ne possédait pas la fibre qui ferait d'elle une bonne marchande, alors que son plus jeune frère, à l'aisance et au rapport social exacerbés, semblait le parfait repreneur du commerce de marchandises exotiques, présent dans la famille depuis trois générations déjà.

Un courant d'air frais s'engouffra dans sa robe légère de saison, générant un frisson qui remonta lentement le long de son dos jusqu'à atteindre son cou élancé, légèrement basané. Tous les habitants de la ville au Dôme de Cristal, située à l'extrême sud de l'Alliance, possédaient héréditairement un teint mate, mais la peau de Nora'Mi avait une caractéristique particulière qui lui conférait une teinte délicatement dorée, rappelant sa chevelure couleur blé qui venait encadrer un visage atypique mais cependant affable et souriant.
Ses yeux rieurs étincelaient, comme si ses iris couleur acier possédaient réellement les caractéristiques de réflexion du métal, conférant un mélange subtil de dureté et d'amusement au regard de la jeune fille.
Ses lèvres fines se pincèrent alors qu'elle réprimait le frisson qui tardait à s'évanouir de son corps. Elle s'arrêta dans sa marche, et s'obligea à arrêter de trembler tout en inspectant les alentours. Le chêne doré qu'elle affectionnait ne se trouvait plus qu'à quelques pas de là, et il lui tardait de l'atteindre. Elle ne savait pas pourquoi mais ce simple arbre arrivait à la relaxer, l'apaiser, et stimulait quelque chose en elle qu'elle ne parvenait pas à expliquer.
Le frisson avait enfin disparu, laissant place à une simple crispation désagréable le long de sa colonne vertébrale.
Elle était occupée à détailler les couleurs vives d'un oiseau qui s'était posé à deux pas des ses sandales, maintenant recouvertes d'une fine couche de terre ocre, lorsqu'un choc sourd la sortit de sa légère torpeur.
Le regard fixé sur ses pieds, elle vit une ombre progresser, phagocytant petit à petit la sienne. Elle n'avait pas entendu cette présence furtive s'approcher et le stress l'envahit peu à peu. Le sang cognant violemment contre ses tempes, elle se retourna lentement, mais ne put voir la personne qui se tenait derrière elle, le soleil éblouissant créant un contre-jour. Elle distingua avec peine un individu de haute stature. Après quelques instants seulement, ses yeux s'accoutumèrent et elle eut quelques trottes pour observer une femme exotique au visage sérieux. L'inconnue leva son bras et l'abattit avec une rapidité fulgurante sur son cou.

La vision de Nora'Mi s'obscurcit. Elle était déjà évanouie avant de toucher le sol de son corps frêle.

samedi 1 mai 2010

Le Volcan des Âmes

Volcan situé à l'extrême Nord de l'Empire du Levant, situé sur un archipel déserté de toute vie humaine et animale. Ce volcan, encore très actif, déverse régulièrement ses coulées de lave brûlante, agrandissant l'île qui le supporte un peu plus à chaque éruption. Une vieille légende populaire - qui perdure chez les Impériaux du Nord - annonce que lorsque l'îlot se sera suffisamment élargi pour rejoindre le continent, une armée d'âmes damnées incandescentes surgira du cœur du Volcan afin d'accomplir leur ultime vengeance, décimant hommes, femmes et enfants des villages nordiques.

jeudi 8 avril 2010

8. REVELATIONS

Cela faisait maintenant plusieurs centimes que Kamli observait William opérer sur l'espion. Il avait assez peu l'occasion de voir aussi précisément et d'aussi près ce genre d'événement et cela suffisait pour piquer sa curiosité, lui qui aimait comprendre les rouages de toute chose. Pour sa part, il voyait ce qu'on appelait la « magie » comme un phénomène physique purement explicable, une combinaison de « particules » ou d'interactions -il n'en avait à vrai dire aucune idée- qu'il ne pouvait simplement pas appréhender par des moyens conventionnels, ou même percevoir. Il était conscient des défauts d'un manque si probant de ce qu'on pouvait appeler « spiritualité », mais c'était ainsi depuis toujours. Dans une terre aussi portée sur les croyances que l'Empire (et même tout Argonis à vrai dire), il redoutait d'exprimer à voix haute ses quelques réserves quant aux mythes, légendes, et même Panthéons.
Très souvent, il se demandait comment les Dieux pouvaient différer autant d'une nation à une autre, même si l'on pouvait trouver des similitudes frappantes quant aux rôles de ces derniers au sein des croyances populaires des divers pays. Il avait un respect sans faille pour les hommes de foi, mais il éprouvait à la fois une admiration et une incompréhension vis-à-vis d'une telle ferbeur par rapport à des supposés divinités dont l'existence restait encore à ce jour à prouver, selon lui. Bien sûr, il avait entendu les récits de quelques miracles maintes et maintes fois mais il était un partisan du vieux dicton populaire qui énonçait que « Ne peut croire que celui qui constate ».
Il avait osé à une occasion partager ses introspections avec Will, qui lui avait répondu de façon très ironique que cela avait très peu d'importance qu'il croit ou non à l'existence des Dieux, car il ne serait de toute façon jamais la cible de leur attention.

Il fut arrêté dans ses réflexions alors que le Mhâlatan sortit de son inconscience et commença à tressaillir de tout son corps. Il s'appuyait désormais les paumes contre les tempes, créant un étau censé soulagé la pression invisible qui s'exerçait à l'intérieur de son crâne. Pour avoir expérimenté une unique fois ce genre de contact avec William, un ami pourtant très proche, Kamli savait l'impression que devait ressentir l'homme adossé au rocher : un viol spirituel. Toutes ses peurs les plus ancestrales, ses convictions, ses envies refoulées et autres désirs inavoués se voyaient révéler au grand jour à un individu qui ne cherchait pas, de surcroît, à traiter ses pensées avec délicatesse.

Dans un dernier râle de souffrance pure, l'espion étranger s'effondra sur le côté, tel un pantin abandonné par son marionnettiste. Le jeune homme brun trembla lui aussi alors que la connexion semblait définitivement rompue, de façon apparemment très abrupte. De grosses gouttes perlaient de son front alors que ses yeux présentaient une expression des plus sérieuses. En l'espace de quelques secondes, Kamli eut l'impression de voir vieillir son ami de deux dizaines d'années, comme si le sérieux et la sagesse qui lui manquaient cruellement d'habitude avaient surgi comme une ombre fugace qui serait passée sur son visage. Mais son regard dévoilait également autre chose : une puissance des plus formidables, presque inquiétante lorsqu'elle devenait aussi évidente.

L'archer blond avait constaté à seulement deux reprises ce potentiel extraordinaire : la première fois restait très marquante pour lui car elle était survenue lors de ses premières semaines d'amitié avec Will. Alors qu'ils exploraient un bois, aussi insouciant que pouvaient l'être deux enfants, ils avaient dévié plus ou moins volontairement du sentier jusqu'à atteindre une zone qu'aucun des deux jeunes ne connaissait. Après avoir erré pendant plusieurs heures, ils étaient arrivés dans une clairière apparemment sûre dans laquelle ils avaient pris soin de se reposer et de réfléchir à la marche à suivre. Cependant, alors qu'ils s'entretenaient, ils furent interrompus dans leur conciliabule par un couguar, probablement guidé jusqu'ici par les bruits inhabituels que les enfants provoquaient au sein du bois paisible. Apeurés et glacés d'effroi, les deux enfants s'étaient figés en espérant que le félin trouve une autre distraction un peu plus loin. Cependant, ce dernier chargea sans autre forme de préavis, se dirigeant très clairement vers les deux amis. Aucun des deux ne semblait pouvoir réagir face à cette mort qui leur tendait les bras, comme si la course de l'animal, ralentie, majestueuse, leur annonçait une fin inexorable, à laquelle il était futile de tenter d'échapper.
Mais, alors que tout espoir semblait perdu, le couguar s'était effondré lourdement, brisant le saut qui devait le rallier à la position des enfants, son corps désarticulé glissant jusqu'à leurs maigres jambes tremblotantes.
Kamli n'osait pas bouger, pas même pour vérifier que la bête était réellement terrassée. Il pencha légèrement la tête vers son ami, qui était maintenant agenouillé sur l'herbe grasse de la clairière, les mains plaquées sur les tempes, une douleur apparemment lancinante lui traversant le crâne. Alors qu'il reliait du regard l'animal inanimé et son jeune ami, il saisit enfin la relation de cause à effet et qui les rapprochait et subit un deuxième choc alors que William ouvrit les paupières et dévoilait ses yeux. Ils rayonnaient littéralement, conférant au jeune garçon une aura de pouvoir, qui avait fait naître en Kamli une peur primitive, indistincte et diffuse, qui se propageait de son cerveau à tout le reste de son corps, comme un fluide glacial se répandant dans ses veines et les moindres recoins de son organisme.

Cet événement avait définitivement changé sa façon de voir William, et, même si parfois il se laissait distraire par l'insolence et la décontraction de l'homme, il tentait de ne jamais oublier que cette modeste façade cachait une personnalité des plus intimidantes, voire redoutable.

William détourna la tête de l'espion, et fixa Kamli d'un air grave :

« Il est mort » annonça t-il simplement

La surprise dû se lire sur le visage de l'archer car il poursuivit :

« Mais ce n'est pas mon fait, quelqu'un d'autre est intervenu pour le faire taire. J'ai à peine eu le temps de m'extraire de son esprit avant qu'il ne trépasse.

- Tu as une idée de qui pourrait être à l'origine de son décès ? questionna Kamli, cherchant une source supplémentaire d'information.

- A vrai dire, j'en ai une idée très précise. Je sais que tu es très obtus à mes explications, mais je me dois de te donner quelques notions avant de t'expliquer mon raisonnement, débuta William. Il est très difficile d'entrer dans l'esprit d'un individu lambda, quelque soit les conditions. C'est un travail long, complexe, qui n'est facilité que par une chose : la proximité. L'individu responsable du décès de cet espion n'était pas dans les parages immédiats, je l'aurais senti. Nous avons donc à faire à un mage très puissant. A vrai dire, même à l'Académie, je ne connais que quelques personnes qui auraient été capables de cette prouesse, finit-il, songeur.

- As-tu réussi à le « sentir », ou à déterminer quelques caractéristiques de ce mage ?

- C'est une présence que j'ai déjà senti, en pénétrant l'esprit d'un Garde Royal, il y a peu à Karaâmad'jah."

samedi 13 février 2010

Carte du Monde (à venir)

7) Interrogatoire

« Qu'as-tu fait à ce pauvre homme Kamli, enfin ? enchaîna William. Au temps pour moi, ajouta t-il sur le même ton détendu en apercevant la roche ensanglantée, le rocher a fait tout le travail.

- C'est un espion Mhâlatan, Will. Je pense qu'il m'a pris en filature depuis un moment déjà mais il refuse de me révéler quoique ce soit. Tu penses pouvoir user de tes talents ? répondit très nerveusement l'archer, en prenant garde d'ajouter des guillemets avec ses mains lorsqu'il prononça le mot « talent », afin de ne pas faire enfler l'ego -déjà conséquent- de son ami de toujours.

- Il me semble suffisamment inconscient pour n'élever aucune barrière mentale. Cependant, étant espion il a pu recevoir un entraînement contre ce genre de pratiques. Même s'il est de l'Alliance, les chefs-espions Mhâlatans n'ont que peu à faire des vieilles croyances populaires quant à la magie, et ils fournissent souvent à leurs espions des techniques simples pour bloquer mon intervention, ajouta William beaucoup plus sérieusement.

- Très bien. Quels sont les risques ? répondit Kamli.

- Pour ma part ? Un très fort mal de crâne. Mais je me doute que cela ne t'intéresse que très peu ? rétorqua l'épéiste, tout sourire. »

Kamli hocha la tête en même temps qu'il esquissa un très vif rictus, qui équivalait pour ce dernier à un éclat de rire franc. William savait qu'il avait réussi à détendre -d'une once significative- son compagnon des quelques quatre jours de tension et autres frustrations générées par l'exploration de la cité étrangère.
Bien qu'il ne le montrât pas, il était lui-même exténué de ces journées. Les quelques découvertes dont il était à l'origine n'étaient que de maigres victuailles pour sa curiosité affamée, et il avait hâte de pouvoir enfin écouter les renseignements collectés par ses deux amis, afin d'éclaircir les nombreux mystères qui enveloppaient la ville au Dôme de cristal.

Il pensa soudainement à Lara, qui avait très souvent pour habitude d'arriver bien après ses deux compagnons. Pour autant, son retard était inhabituellement long, et son cerveau commença à s'activer, envoyant des flux continus vers son estomac, qui se contracta sous l'effet du stress. Il craignait d'ordinaire très peu pour sa vie, car il était assez confiant en ses capacités (ce que ses deux amis prenaient pour une fierté excessivement mal placée, voire de l'arrogance). Mais dès qu'un danger potentiel menaçait Lara, ses sentiments anesthésiaient sa raison sans aucune forme de bon sens. Ses craintes, mais aussi ses instants d'euphorie étaient décuplés quand il se retrouvait à proximité de la jeune femme qu'il avait tant désiré il y a quelques années encore.
Lara, sans vraiment le vouloir, avait joué avec les sentiments des deux hommes d'une manière assez peu habituelle. Elle avait toujours refusé de se livrer aux deux jeunes amis, et ce très clairement. Pourtant, de façon très récurrente, l'espionne avait joué dangereusement à la funambule, marchant sur le fil de leur amitié, et penchant successivement vers l'un ou l'autre des deux, accordant au chanceux une complicité extrême, sans toutefois le laisser espérer une idylle sur le long terme.

Will secoua la tête pour chasser ces pensées qui ne manqueraient pas de perturber son activité mentale. La situation était plus qu'angoissante. La clairière paraissait paisible, pour autant il fallait se méfier tous les sons comme si chacun d'eux étaient susceptibles de révéler un danger mortel. Un souffle venait caresser les nuques et faire frissonner les protagonistes de cette scène pour le moins atypique. Le mentaliste réduisit son champ de perception à tous les êtres vivants à proximité et perçut une infinité de minuscules consciences, à peine des murmures dans un océan d'esprits. Chaque forme de vie, animale ou végétale, possédait sa propre forme d'Esprit, même s'ils différaient grandement. William écarta alors tous les individus végétaux puis se focalisa sur les humains présents autour de lui. Il perçut de façon fugace l'esprit de Kamli, dont il connaissait parfaitement l'apparence : une pointe de flèche sans aucune aspérité, aussi affutée que son esprit, et pointue tel son cynisme mordant. Elle reflétait parfaitement la précision, la concision, de son ami de toujours ainsi que ses capacités intellectuelles largement supérieures à celles de ses congénères.
Enfin, légèrement sous la pointe de flèche vaporeuse et flottante censée représenter Kamli, le jeune homme brun aperçut une forme assez vague, très petite, recroquevillée, presque apeurée et fragile de son point de vue. Il se rapprocha mentalement pour mieux détailler ce qui semblait être une fourmi dont les pattes blanches et brumeuses s'agitaient nerveusement. Il étudia placidement l'animal sous tous ses aspects, en fit le tour pour dénicher ce qu'il aimait à appeler « la brèche » (c'est à dire l'emplacement où son intrusion spirituelle serait la plus aisée, la moins soumise aux barrières mentales que l'homme aurait pu ériger).
Alors qu'il commençait à désespérer de jamais trouver la faille, félicitant en son for intérieur la préparation des espions Mhâlatans, il remarqua enfin une zone plus pâle entre les deux yeux composés de la fourmi, indiquant une faiblesse notoire qu'il allait exploiter. Il força la brume, utilisant des membres virtuels, testa la résistance, puis introduit tout son esprit au sein de celui de l'espion, découvrant un véritable univers mouvant de formes et d'objets, de concepts et de sensations.
Premières impressions, premiers chocs. Il serait très ardu de démêler la toile qu'il entrevoyait devant lui.

samedi 6 février 2010

Chêne doré

Chêne comparable à ceux que l'on peut trouver dans notre monde à l'exception d'un détail : leur fruit. Ces derniers se parent d'une magnifique couleur or à leur maturité, tranchant nettement avec le coloris vert du feuillage. Ces glands sont très recherchés par les individus superstitieux, qui leur accordent des dons aussi variés qu'incroyables : chance, amour, réussite etc.

mardi 2 février 2010

6) Retrouvailles

Kamli tapait nerveusement du pied sur le sol sec de la forêt. Le bruissement des quelques feuilles au sol, écrasées par sa botte, l'apaisait. D'un naturel patient, ses deux amis avaient pourtant réussi à user cette qualité de façon significative à cause de leurs retards chroniques, devenus quasi-systématiques. Ils s'étaient donnés rendez-vous dans la clairière où ils étaient apparus lors de leur premier nuit en territoires ennemis, à la tombée de la nuit du quatrième jour.
Cependant, l'astre solaire avait plongé sous l'horizon depuis quelques centimes déjà et aucun des deux espions ne s'était dévoilé au lieu convenu (un petit arbre au tronc sinueux, un peu en dehors de la clairière). Le jeune homme blond commençait à entrevoir le pire, comme à chaque fois. Peut-être avaient-ils été peu prudents durant leurs explorations ? Peut-être avaient-ils négligé de surveiller leurs déplacements ?
Kamli répétait souvent à ses deux acolytes que les gestes les plus insignifiants pouvaient leur sauver la vie, bien qu'ils n'écoutaient que très peu ses conseils moralisateurs. Et encore une fois, il se trouvait seul à patienter, tendu, et à l'écoute de tous les bruits provenant des zones qu'il ne pouvait voir. Tous les craquements accélérait son rythme cardiaque, bien que d'extérieur il ne laissait rien trahir de cette tension qui aurait été insoutenable pour n'importe quel individu du commun. Avec ironie, Kamli pensait régulièrement que la vie qu'il tentait de préserver avec tant d'acharnement finirait sûrement par lui être arrachée par un ulcère aggravé.

Soudain, un son sourd, beaucoup moins naturel, parvint à l'oreille du jeune espion. Il tenta d'analyser sa provenance et détermina qu'il venait de derrière un tronc, à quelques pas de là. Tous les sens en alerte, il se déplaça furtivement derrière un arbre suffisamment large pour le dissimuler de la source du bruit. Il banda son arc et visa la zone suspectée jusqu'à ce qu'il puisse déterminer s'il devait laisser partir son trait ou non. L'individu caché derrière le tronc n'avait probablement pas remarqué qu'il avait révélé sa position car il risqua un coup d'oeil pour retrouver un contact visuel avec sa proie. Kamli vit qu'il ne s'agissait ni de Lara, ni de William et prit donc la décision de contourner discrètement la zone où se trouvait l'homme qui le suivait. Ce dernier semblait paniqué maintenant qu'il avait perdu sa cible, et il agitait la tête dans tous les sens afin de la retrouver. Kamli prit bien garde de ne pas se faire repérer, puis, dès qu'il eut un angle assez dégagé, il tira une flèche dans la jambe de l'individu, qui, affolé, tenta de s'enfuir. Il tituba sur plusieurs pas, puis trébucha sur une racine aérienne et s'écrasa lourdement contre un rocher. Kamli perçut avec dégoût le bruit des os, craquant contre la masse granitique.

L'archer s'approcha prudemment de l'individu, qui ne bougeait plus que par soubresauts, son corps tout entier devenu incontrolable. Il craignait que l'homme allongé face contre terre ne se retourne armé d'un poignard ou autre arme blanche qui aurait aisément pu être dissimulé dans sa veste.
Il poussa donc l'espion du pied afin de le retourner, et découvrit un spectacle sombrement écarlate. D'un visage ensanglanté, fracturé de part en part, on avait peine à distinguer le nez, qui avait été écrasé au contact de la roche et prenait maintenant un angle avec le reste du visage qui n'avait rien de naturel. Le front laissait discerner une longue entaille horizontale où la peau avait été partiellement arrachée, découvrant l'os blanchâtre du crâne sous-jacent. La bouche de l'individu n'était plus qu'une masse rougeâtre informe, dont les contours labiaux étaient imprégnés du sang qui se déversait de façon ininterrompue depuis sa langue, qui dépassait ridiculement, comme si elle était devenue trop volumineuse pour être contenue dans sa cavité buccale.

Kamli adossa l'individu contre la formation rocheuse qui avait causé ces dégâts afin que l'homme ne s'étouffe pas avec son propre sang, ce qui semblait déjà sur le point de se produire à en entendre les gargouillis provenant de sa gorge.

"Qui es-tu ? Qui t'envoie ?" demanda avec vigueur le jeune homme blond en Mhâlatan.

L'homme en face de lui grimaça avec douleur en tentant d'articuler une phrase qui mourut aussi tôt dans sa gorge. A en croire l'expression hargneuse imprimée sur son visage et malgré toutes les contusions, Kamli en déduisit que ce que l'espion avait essayé de formuler ne devait être qu'une insulte à son égard.
Ce dernier, ayant repris un peu plus conscience fouillait maintenant frénétiquement la poche de sa veste, cherchant un objet qui ne s'y trouvait manifestement plus.

"C'est ça que tu cherches ?" ajouta Kamli en agitant devant ses yeux une petite fiole contenant un liquide violet, qu'il avait pris la peine de ramasser par terre quelque secondes plus tôt.
"Il est hors de question que tu périsses. J'ai un ami qui va pouvoir te faire parler, que tu le souhaites ou non."

A peine avait-il eu le temps de finir sa phrase que l'espion du Levant entendit un bruit de course venant de derrière lui. Craignant l'arrivée de renfort, il prit une flèche de son carquois, banda son arc et se retourna avec une rapidité et une précision fulgurante pour un humain. Cependant, lorsqu'il fit face au nouvel arrivant, il reconnut un visage familier : des cheveux bruns en bataille et un sourire qui semblait ne jamais pouvoir s'ôter.

"On parle de moi ?" lança William avec une insolente décontraction.

vendredi 8 janvier 2010

La magie en Argonis

Ce qu'on appelle communément Magie est divisée en plusieurs domaines très différents appelés Arcanes. Ces arcanes sont au nombre de 4 et couvrent des secteurs très divers.
On les trouve sous plusieurs appellations mais le plus souvent ils sont nommés de la sorte : Arcane de l'Esprit, Arcane du Temps, Arcane de l'Espace et Arcane des Eléments.
Rares sont les magiciens qui ont été capables, au cours du temps, de maîtriser deux Arcanes différents, et seul un, le plus célèbre des mages (un sorcier noir, connu sous le nom de Calldaeïs), a été capable de tous les maîtriser parfaitement.

- Arcane des Esprits : Comme le montre son nom, cet Arcane rassemble toutes les activités magiques qui touchent aux esprits des créatures vivantes (humaines, autres créatures évoluées, animaux, plantes ...).

- Arcane du Temps : Arcane dangereux et dont la pratique est peu répandue. Arcane qui permet la manipulation de la dimension temporelle.

- Arcane de l'Espace : Arcane qui donne à son pratiquant la capacité de manipuler la dimension spatiale : téléportation, disparation/apparition d'objets etc.

- Arcane des Eléments : Arcane la plus répandue. C'est une sorte d'appellation générale qui rassemble les autres activités magiques (incantatoires, gestuelles ...) qui n'ont pas été cité dans les précédentes catégories. Il permet, notamment mais pas seulement, de contrôler les quatre éléments (eau, air, feu, terre), la télékinésie, le vol, et bons nombre d'autres types de magie dites "communes" (guérison ...).